Première consultation en vue de la pose d’un implant pénien gonflable, évaluation de l’indication.
Un implant pénien ne peut pas se programmer du jour au lendemain.
Une réflexion sur plusieurs consultations est nécessaire. Il s’agit d’un cheminement progressif car la pose d’une prothèse pénienne d’érection gonflable et irréversible et on ne pourra plus utiliser une autre méthode pour avoir des érections. La première étape consiste à évaluer toutes les solutions qui peuvent être une alternative à la prothèse pénienne. Il faudra vérifier que les traitements de la dysfonction érectile, comme les inhibiteurs de la phospo-diestérase de type 5 (cialis, viagra, spedra…), ont bien été essayés par le patient et ce à plusieurs reprises, ou encore les injections intra-caverneuses à différentes doses. Il faudra aussi vérifier que les gels intra-urétraux comme le vitaros ont bien été aussi essayés. Le vacuum, ou pompe pénienne est une autre alternative à propose, souvent peu appréciée par les patients.
La chirurgie de l’implant pénien gonflable est irréversible, c’est pourquoi des méthodes non ou moins invasifs doivent être au préalable toujours envisagées.
La seconde étape est l’évaluation des comorbidités, des fragilités du patient et surtout le risque infectieux, notamment chez les patients diabétiques pour lesquels le diabète doit absolument être équilibré avant l’intervention. Une hémoglobine glyquée supérieure à 8,5% est une contre-indication à la pose d’un implant. L’équilibration du diabète devra toujours être recherchée pour minimiser le risque infectieux. Une consultation avec un dentiste devra aussi être réalisée afin d’éliminer toute porte d’entrée infectieuse dentaire et mettre toute les chances de son côtés.
Enfin, il est fondamental d’évaluer les attentes du patient. Ainsi il peut avoir de fausses espérances, comme l’envie d’avoir une verge plus grande et plus volumineuse, alors que l’intervention ne permettra pas d’obtenir ces résultats. Il faut également évaluer le couple, car la sexualité se faisant à deux. Un délai de réflexion d’un mois entre l’indication opératoire et la deuxième consultation sera toujours proposé afin de bien laissé le temps au patient de réfléchir aux différents enjeux et risque.
Pose d’un implant pénien gonflable.
La technique n’est pas complexe. Elle est cependant remplie de petits détails qui permettent d’obtenir une pose quasiment parfaite, de gonfler et de dégonfler l’implant facilement, de ne pas trop sentir les tubulures et de réduire le risque infectieux. Pour ce dernier, le protocole opératoire est extrêmement strict : limitation des flux de personnes à l’intérieur du bloc opératoire, utilisation d’un crème dépilatoire avant l’intervention, vérifier l’asepsie du patient, la mise en place de champs, faire en sorte que l’implant se pose dans les conditions d’hygiènes les plus strictes possibles. Une antibioprophylaxie per et post opératoire sera toujours réalisée. Le matériel spécifique nécessaire pour cette intervention comprend un mesureur, le furlow (appareil permettant la mise en place de l’implant), des dilatateurs … Le chirurgien doit penser à prendre un jeu de dilatateurs pour dilatations faciles et difficiles en amont de l’opération. Ainsi, la présence de fibrose à l’intérieur des corps caverneux, par exemple chez un patient ayant été opéré d’un cancer de la prostate, rendra la dilatation extrêmement difficile. Les dilatateurs de Rosello seront la solution pour les corps caverneux fibrosés.
Résultats des implants péniens gonflables.
Le risque infectieux des équipes entraînées est évalué à 1 à 2% après primo implantation. Le patient devra avoir connaissance de ce risque et qu’en cas d’infection, l’implant pourra être retiré. Il existe des techniques de sauvetage permettant d’enlever l’implant et de le remettre dans le même temps. Dans les études, on retrouve des taux de satisfaction de 90% chez les hommes et environ 90% chez les partenaires. Le patient doit être bien préparé pour que le taux de satisfaction soit bon. La principale source de déception est le fait que le gland reste mou en érection, possédant alors moins de sensibilité qu’un gland turgescent (orgasme plus difficile à obtenir) et que la verge sera un peu moins longue en érection. L’absence d’érection chronique, après prostatectomie radicale, radiothérapie, hormonothérapie, diabète, entraîne une rétraction progressive de la verge. Les patients s’attendent donc à retrouver la taille de leur verge avec la prothèse. Il faut les prévenir en amont et insister sur le fait que cela ne sera pas le cas. On pourra mesurer la taille de verge en traction lors de la consultation pour leur montrer ce qu’elle est devenue, si elle est de 12 cm, par exemple, le pénis avec la prothèse ne sera pas beaucoup plus grand.
La reprise de la sexualité, pour le couple n’ayant pas eu de rapports, le plus souvent, depuis plusieurs années, devra être progressive. Des lubrifiants seront proposés pour faciliter les rapports sexuels. Il y’a un temps d’adaptation pour la manipulation de l’implant.
A 6 mois de la pose quasiment tous les patients sont autonomes et satisfaits.
La durée de vie d’un implant est d’environ dix à quinze ans. Lorsque les problèmes mécaniques apparaissent avec le temps, une révision est alors nécessaire.
L’objectif des implants péniens gonflables est de reprendre du plaisir mais aussi d’en donner.
L’implant pénien est un moyen de reprendre du plaisir, mais c’est aussi un dispositif permettant de donner une rigidité suffisante autorisant la pénétration lors des rapports sexuels. Le taux de satisfaction global des patients est relativement élevé (entre 85 et 97 %) selon les études, bien plus élevé que les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 comme le viagra (51%) ou les injections intra-caverneuses (40%). Les partenaires sont eux aussi en majorité satisfaits du dispositif (90%). Parmi les patients implantés, 86 % ont indiqué qu’ils recommanderaient la même intervention à une personne dans une situation similaire et qu’ils n’hésiteraient pas à refaire l’intervention.
Prix d’un implant pénien gonflable.
Lorsque l’indication est posée, l’implant pénien est pris en charge par la sécurité sociale. Il vaut environ 4000 euros.