De nombreux hommes sont concernés par les troubles mictionnels liés à l’augmentation de la taille de la prostate avec l’âge. En effet, l’hypertrophie de la prostate est responsable de nombreux symptômes invalidants comme :
- le jet faible ;
- les mictions fréquentes ;
- les levers nocturnes.
Lorsque les médicaments ne suffisent plus, une intervention chirurgicale peut être proposée. Actuellement, le traitement de référence, le plus complet et le plus anatomique de l’adénome de la prostate, est l’énucléation de la prostate au laser (HoLEP). Il offre aux patients de nombreux avantages par rapport à la chirurgie classique (résection de la prostate ou adénomectomie prostatique par voie haute ou robot-assisté), que nous allons vous présenter.
1) Une chirurgie adaptée à tous les volumes de prostate
<h2>1) Une chirurgie adaptée à tous les volumes de prostate </h2>
Tous les volumes prostatiques peuvent être traités par voie endoscopique au laser, c’est-à-dire sans cicatrice. L’intervention consiste :
- à introduire par les voies naturelles, un résectoscope par l’urètre jusqu’à la prostate ;
- puis, à décrocher la partie obstructive de la prostate ;
- à morceler et retirer par aspiration l’adénome décroché.
Il n’y a pas de limite de taille de prostate pour cette technique. Tous les volumes sont concernés en fonction des symptômes et du degré d’obstruction de 30 grammes à 500 grammes.
2) Une analyse anatomopathologique de l’adénome énucléé
Une fois l’adénome retiré, il est envoyé en examen anatomopathologique pour analyse. Ce n’est pas le cas de la technique par vaporisation au laser où un cancer peut être méconnu.
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3) Diminution des saignements péri-opératoires et post-opératoires
Pour la technique HoLEP, le taux de transfusion ou de reprise chirurgicale est inférieur à 2%, alors qu’il est bien plus élevé avec la chirurgie classique (10 % pour la Résection de la prostate). Les patients les plus à risque de transfusion sont les patients sous traitements anticoagulants ou ayant de très grosses prostates.
4) Diminution de la durée d’hospitalisation
Après ce traitement au laser, la sortie s’effectue le lendemain de l’intervention ou le surlendemain le plus souvent. Ainsi, la durée moyenne d’hospitalisation après une HoLEP est d’environ 1,5 jour contre 4,5 jours pour une résection de la prostate.
5) Une intervention réalisable en opératoire
L’HoLEP peut être réalisée en ambulatoire pour certains patients bien sélectionnés. Néanmoins, le taux de retour aux urgences pour caillotage est non négligeable en ambulatoire (30%). C’est pourquoi une sortie à J1 est plus raisonnable.
6) Un traitement adapté aux patients à risque de saignement
L’HoLEP peut être pratiquée sur des patients sous antiagrégants plaquettaires ou anticoagulants. Ils sont certes plus à risque de saignement, mais le risque hémorragique est nettement diminué par rapport aux chirurgies classiques. L’HoLEP est le traitement de référence pour ce type de patients.
7) Un taux de récidive quasiment inexistant
Après une chirurgie au laser de type HoLEP, il n’y a pas de récidive ou de retraitement. Le taux de retraitement à 10 ans est de 0,5 %. Ceci est facile à expliquer : tout l’adénome est retiré lors d’une énucléation de la prostate. Il n’y a pas de prostate centrale résiduelle pouvant regrossir.
8) Absence de douleurs post-opératoires
Après un traitement par laser (HoLEP), les patients ne ressentent pas de douleurs post-opératoires. Hormis des brûlures mictionnelles transitoires ou l’inconfort occasionnel lié à la sonde vésicale que l’on retire le lendemain de l’intervention, il n’y a pas de douleurs notables.
Une fois la difficile courbe d’apprentissage franchie par le chirurgien (+ 50 patients), le traitement de l’adénome de la prostate au laser (HoLEP) est maintenant le traitement de référence pour la prise en charge des hyperplasies de la prostate.