L’adénome de la prostate ou hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est la cause principale de complications, tels des troubles obstructifs urinaires d’origine sous cervicale. Il s’agit d’une affection courante chez les hommes, et ancienne puisque les problèmes liés à la prostate ont déjà été décrits par Hippocrate. Néanmoins, il faut attendre le 18ème siècle pour obtenir la description précise des anomalies morphologiques liée à l’augmentation du volume de cet organe pouvant entraîner des troubles urinaires.
Aujourd’hui, on ne connaît toujours pas les causes exactes de l’hypertrophie de la prostate. Mais on sait qu’elles peuvent être exogènes ou endogènes, et favoriser par certains facteurs de risque que nous allons vous présenter dans cet article.
Quelles sont les principales causes de l’adénome de la prostate ?
L’HBP se caractérise par une augmentation du volume de la prostate, qui est liée à un adénome (une tumeur bénigne). Très fréquente, cette maladie – qui n’est pas un cancer – se reconnaît à ses symptômes : des troubles urinaires provoqués par la pression exercée sur l’urètre par le volume prostatique. Et bien que l’on ne connaisse pas exactement les causes de l’hypertrophie de la prostate, on sait qu’il existe différents facteurs favorisant son apparition.
Le vieillissement
Le vieillissement est la principale cause de l’hypertrophie de la prostate puisque l’augmentation du volume prostatique est proportionnelle à l’âge du patient. En effet, le développement de cet organe chez un homme s’effectue en plusieurs étapes :
- A la naissance, son poids ne dépasse pas quelques grammes ;
- A l’adolescence, il commence à grossir ;
- A 40 ans, son poids est en moyenne de 40 g ;
- A 60 ans, le volume moyen d’une prostate est d’environ 60 grammes.
5% des prostates font plus de 100 grammes et 1% des prostates font plus des de 200 grammes.
Cependant, il est important de préciser que les troubles de la miction (diminution de la force du jet mictionnel, sensation de vidange incomplète de la vessie par exemple) ne sont pas corrélés au volume de cet organe. Ils sont liés au degré d’obstruction de la lumière du conduit prostatique. Pour résumer ce n’est pas la taille qui compte le plus.
Chez le sujet caucasien, l’âge moyen de découverte des problèmes prostatiques est de 65 ans. Selon plusieurs études, un homme de 40 ans a une chance sur 10 de voir apparaître une hypertrophie qui relèvera d’un traitement chirurgical.
La taille de la prostate évoluant avec le vieillissement, aucun homme vivant longtemps ne peut donc échapper aux :
- Problèmes d’adénome prostatique ;
- Complications liées à l’appareil urinaire.
Les antécédents héréditaires
L’hérédité fait également partie des causes de l’hypertrophie de la prostate. Si dans une famille, des proches parents liés par le sang (un père, un frère par exemple) ont des antécédents de problèmes prostatiques, les risques d’adénome augmentent. Dès lors, il ne faut pas hésiter à en parler en famille afin d’évaluer les éventuels risques d’HBP.
Les traitements médicaux
Certains médicaments (par exemple : l’insuline en cas de diabète) peuvent provoquer une rétention urinaire, ou accroître les troubles urinaires (besoin fréquent d’uriner avec une difficulté à se retenir, fuites après la miction par ex). Il est important d’indiquer à un médecin l’existence de ces problèmes urinaires.
Les changements hormonaux
Les changements hormonaux masculins peuvent également être des causes de l’hypertrophie de la prostate, car la production d’hormones mâles dont la testostérone diminue aussi en vieillissant.
Le tabagisme
Le tabac est un facteur favorisant l’HBP car il peut entraîner des troubles urinaires, qui sont l’un des symptômes de cette maladie.
Les infections bactériennes ou virales
Le développement d’infections bactériennes ou virales est aussi l’une des causes de l’hypertrophie de la prostate, car elles peuvent provoquer une inflammation qui va endommager les cellules de cet organe.
L’origine géographique
Il est difficile d’établir de façon exacte la fréquence d’un adénome prostatique en fonction de l’origine géographique. Pendant longtemps on pensait que la population d’origine africaine et asiatique était épargnée par cet adénome. Or, la fréquence élevée des hypertrophies prostatiques chez les afro-américains et les immigrés asiatiques aux USA a permis de mieux comprendre les facteurs génétiques et environnementaux.
Aux USA, le traitement chirurgical des adénomes prostatiques est la plus pratiquée des interventions chez l’homme de plus de 60 ans avec plus de 500 000 interventions. L’opération de l’adénome de la prostate en France est aussi très conséquente. Plus de 80 000 chirurgies prostatiques sont réalisées chaque année.
On peut individualiser 3 phases dans l’histoire naturelle d’un adénome de la prostate :
- Microscopique ;
- Macroscopique ;
- Clinique.
Ces distinctions ont des répercussions sur la recherche clinique car les problèmes posés sont différents en fonction du stade de l’adénome : prévention, traitement médicamenteux ou chirurgical.
La fréquence des lésions microscopiques augmente régulièrement avec l’âge sans influence géographique ou ethnique. Ces lésions microscopiques augmentent jusqu’à 70 ans. Elles évoluent en lésions macroscopiques une fois sur 2.
La croissance du tissu adénomateux prostatique de la zone transitionnelle augmente avec l’âge. Cette augmentation de volume est aisément constatée sur la quantité moyenne tissus prostatiques retirés lors des interventions : 5 à 10 g à 40 ans et 50 g à 70 ans.
Aucun facteur favorisant n’a pu être établi pouvant prédisposer à des lésions microscopiques.
La fréquence plus importante d’adénome de la prostate dans les populations citadines, aux niveaux sociaux-économiques élevés peut probablement s’expliquer par une médicalisation plus importante de cette population.
Il existerait aussi plus de patients symptomatiques lorsque des troubles métaboliques tel que la dyslipidémie, diabète ou obésité étaient associés.
L’obésité
Les hommes ayant un surplus de graisse corporelle ont des taux plus élevés d’œstrogènes, qui est une hormone sexuelle favorisant la hausse du volume prostatique. De même, en augmentant la pression intra-abdominale, l’obésité accroît aussi la pression au niveau de la vessie, et donc l’apparition de troubles urinaires tels qu’un faible jet d’urine et l’incapacité de vidanger entièrement la vessie.
Le surpoids peut donc être l’une des causes de l’hypertrophie de la prostate, d’autant qu’il est souvent associé à d’autres maladies connexes (diabète par exemple) qui sont aussi responsables du développement de l’HBP.
Le mode de vie sédentaire
L’inactivité physique peut favoriser le développement d’un adénome, car un mode de vie sédentaire entraîne souvent une prise de poids, des problèmes cardiaques qui ont, à leur tour, des impacts négatifs sur la santé de la prostate.