Introduction
L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) est une affection courante chez l’homme de plus de 50 ans. Elle se caractérise par une croissance anormale de la prostate, qui peut entraîner une obstruction de l’urètre et des symptômes urinaires tels que des mictions fréquentes, une faible force de jet, une sensation de brûlure ou de douleur, une incontinence urinaire et des infections urinaires. La prise en charge de l’HBP repose sur une évaluation clinique approfondie, qui comprend l’analyse des symptômes, l’examen physique et la mesure de la taille de la prostate. Cependant, ces méthodes ne permettent pas toujours de prédire avec précision la gravité de l’HBP et la réponse au traitement. L’indice de protrusion prostatique intra-vésicale (IPP) est une mesure qui pourrait aider à améliorer l’évaluation clinique de l’HBP. Quel est le retentissement de cet IPP caractérisé surtout par l’hypertrophie d’un lobe additionnel (lobe médian) sur les symptômes liés à l’hypertrophie bénignes de la prostate (HBP) ?
Définition de l’IPP
L’IPP est une mesure obtenue à partir d’une échographie trans-rectale de la prostate ou d’une IRM en coupe sagittale, qui permet de déterminer la protrusion de la prostate dans la vessie. Il s’agit de la distance entre la base de la prostate et la ligne de la jonction entre la vessie et l’urètre. Cette mesure est exprimée en millimètres ou en pourcentage de la longueur de l’urètre. Plus l’IPP est élevé, plus la prostate est enfoncée dans la vessie, ce qui indique une obstruction urinaire plus importante. L’Index de protrusion prostatique est définie par la saillie intra-vésicale du lobe médian et/ ou des lobes latéraux de la prostate dans la lumière vésicale.
Le lobe médian le plus souvent, va être à l’origine d’un effet valve déformant le col de la vessie en entonnoir et pouvant même s’engager dans l’urètre et être à l’origine de la symptomatologie obstructive couramment décrite avec souvent une difficulté à initier les mictions. C’est donc ce lobe médian qui va entraîner les symptômes liés à l’hypertrophie de la prostate.
L’IPP va donc permettre une mesure plus précise de la gravité de l’obstruction de l’urètre
L’IPP a été classé en 3 grades
Grade 1 si la plus grande distance entre le sommet de la protrusion et le plancher de la vessie est inférieur à 5mm.
Grade 2 si la plus grande distance entre le sommet de la protrusion et le plancher de la vessie est comprise entre 5 et 10 mm.
Grade 3 si la plus grande distance entre le sommet de la protrusion et le plancher de la vessie est supérieur à 10 mm.
Index protrusion prostatique (IPP)
Impact de l’IPP sur la sélection du traitement
L’IPP peut également aider à orienter la sélection du traitement pour l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP). Les options de traitement pour l’HBP comprennent l’observation, les médicaments, la chirurgie et les procédures mini-invasives. La gravité de l’HBP et la présence d’autres affections médicales peuvent influencer le choix du traitement. Les hommes atteints d’HBP modérée à sévère, mesurée par l’IPP, sont plus susceptibles de bénéficier d’un traitement actif, tel que la chirurgie ou les procédures mini-invasives telles que l‘HoLEP, que de l’observation ou des médicaments. De même, les hommes atteints d’une IPP élevée et de symptômes urinaires sévères peuvent être meilleurs candidats pour une intervention plus radicale (HoLEP) que les hommes atteints d’une IPP faible et de symptômes urinaires légers.
Importance de l’IPP dans l’évaluation de l’hyperplasie de la prostate (HBP).
L’IPP est un outil précieux pour évaluer la gravité de l’HBP, car il permet de quantifier objectivement l’obstruction de l’urètre. C’est le lobe médian qui va avoir des répercussions sur la qualités de vie et la puissance du jet et donc être responsable de ce que l’on appelle l’hypertrophie bénigne de la prostate. Des études ont montré que l’IPP était fortement associé à la gravité des symptômes urinaires et à la qualité de vie des patients atteints d’HBP. Plusieurs études ont également démontré que l’IPP était un meilleur facteur prédictif de l’obstruction urinaire et de la réponse au traitement que la taille de la prostate mesurée par échographie abdominale. L’IPP peut également aider à identifier les patients qui ont besoin d’une intervention chirurgicale pour traiter leur HBP.
Impact de l’IPP sur la sélection du traitement
L’IPP peut également aider à orienter la sélection du traitement pour l’HBP. Les options de traitement pour l’HBP comprennent l’observation, les médicaments, la chirurgie et les procédures mini-invasives.
L’IPP est un facteur prédictif positif d’efficacité de traitement médicamenteux par les traitements alpha-bloquants (considérés comme les traitements médicamenteux les plus efficaces). Le score IPSS de qualité des mictions était significativement amélioré pour les grade 1 tandis que les IPP grade 3 n’avaient pas d’amélioration significatives avec un traitement médicamenteux.
La gravité de l’HBP et la présence d’autres affections médicales peuvent influencer le choix du traitement. Les hommes atteints d’HBP modérée à sévère, mesurée par l’IPP, sont plus susceptibles de bénéficier d’un traitement actif, tel que la chirurgie ou les procédures mini-invasives, que de l’observation ou des médicaments. De même, les hommes atteints d’une IPP élevée et de symptômes urinaires sévères peuvent être meilleurs candidats pour une intervention plus agressive que les hommes atteints d’une IPP faible et de symptômes urinaires légers.
Ce qu’il faut retenir de l’IPP en pratique clinique
Plus que le volume prostatique, l’index de protrusion prostatique est un facteur prédictif d’échec du traitement médicamenteux et peut orienter vers une prise en charge chirurgicale plus rapide.
L’IPP est un facteur prédictif de réussite de sevrage de sonde réussi après un épisode de rétention aigüe d’urines. Plus le grade d’IPP est élevé et plus grand est le risque d’échec de sevrage de sonde vésical. Un traitement chirurgical pourra être proposé d’emblée pour les grade 3.
Le traitement par énucléation prostatique laser (HoLEP) semble le plus adapté pour retirer complètement le lobe médian si un traitement minimaliste est envisagé afin de préserver la sexualité.
