Le syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS) est un trouble du sommeil courant qui se caractérise par des épisodes récurrents d’arrêts respiratoires pendant le sommeil. Ces interruptions respiratoires peuvent durer de quelques secondes à plusieurs minutes, entraînant une baisse de la saturation en oxygène et une augmentation du taux de dioxyde de carbone dans le sang.

Les symptômes les plus courants du SAOS sont la fatigue diurne excessive, les ronflements, les maux de tête matinaux, l’irritabilité et la difficulté à se concentrer. Cependant, il a été démontré que le SAS peut également avoir des effets négatifs sur la santé urologique des hommes en particulier sur la fréquence des mictions nocturnes et les problèmes d’érection.

Troubles urinaires et syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS)

Les troubles urinaires, tels que l’incontinence urinaire et la miction nocturne fréquente, sont courants chez les patients atteints de SAOS. Parmi les troubles urinaires, la nycturie constitue un des symptômes les plus gênants, associés aux troubles du sommeil. Elle est définie selon l’International Continence Society (ICS) comme « le fait de se lever au moins une fois par nuit pour uriner ». Cependant, l’importance clinique n’est observée qu’avec au moins deux mictions nocturnes. Il s’agit d’un symptôme fréquent du bas appareil urinaire, qui concerne la phase de remplissage, dont la prévalence augmente avec l’âge: 60 % des hommes entre 50—59 ans, et environ 80 %  des hommes  sont touchés par ce symptôme après 80 ans. L’interruption du sommeil entraîne une importante dégradation de la qualité de vie des patients et de leur état de santé global.

Une étude récente a révélé que les hommes atteints de SAOS sont plus susceptibles de souffrir de symptômes urinaires que les hommes qui ne sont pas atteints de SAOS. Les résultats ont montré que la fréquence des mictions nocturnes et la gravité des symptômes urinaires étaient plus élevées chez les patients atteints de SAOS. Plusieurs études ont décrit une association entre la sévérité du SAOS et l’existence de nycturie.  L’étude de Guilleminault ont évalué la nycturie, son impact sur la qualité de vie et son amélioration après traitement de l’apnée, dans une étude contrôlée prospective sur des hommes âgés au moins de 65 ans et souffrant de SAOS. L’analyse multivariée a montré que le SAOS était un facteur de risque indépendant associé à la nycturie. La nycturie est souvent peu explorée car généralement considérée chez l’homme un symptôme d’hypertrophie bénigne de prostate. En temps normal, la production d’urine se fait selon un cycle circadien avec une diminution du volume produit au cours de la nuit. Cela est étroitement lié à une augmentation de la sécrétion de l’hormone antidiurétique (ADH) au cours du sommeil, qui entraîne une résorption accrue de l’eau au niveau du tubule rénal et une production d’urines plus concentrées la nuit avec un volume rédui. Certains travaux ont rapporté que les taux plasmatiques d’ADH sont souvent indétectables au cours de la nuit chez les patients âgés présentant une nycturie, ce qui pourrait expliquer cette symptomatologie. Le syndrome d’hyperactivité vésicale (HAV) a été de même relié au SAOS. Il correspond au besoin soudain et irrépressible d’uriner (urgenturie), avec ou sans incontinence urinaire, fréquemment associé à une pollakiurie et une nycturie, en dehors d’une infection urinaire. Contrairement à la nycturie que les patients expérimentent exclusivement durant la nuit.

Dysfonction érectile et syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS)

En outre, le SAOS peut également avoir un impact sur la fonction érectile. Les hommes atteints de SAOS sont plus susceptibles de souffrir de dysfonction érectile que les hommes qui ne sont pas atteints de SAOS. Les mécanismes exacts derrière ce lien ne sont pas entièrement compris, mais il est probable que l’hypoxie, le stress oxydatif et la dysfonction endothéliale jouent un rôle. Certains auteurs ont rapporté un SAOS chez 50 % des patients présentant une dysfonction érectile (DE), qui est une plainte fréquente chez les hommes âgés. Elle est définie par l’incapacité d’obtenir et/ou de maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle satisfaisante pendant au moins 3 mois. Sa prévalence augmente avec l’âge mais aussi en association avec certaines comorbidités notamment cardio-vasculaires

HBP et syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS)

Le SAOS peut également aggraver les symptômes de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), une condition courante chez les hommes âgés. L’HBP peut causer des troubles urinaires tels que la difficulté à uriner et l’envie fréquente d’uriner, qui peuvent être exacerbés par le SAS.

Le SAOS est souvent sous-diagnostiqué chez les patients atteints de troubles urologiques et de dysfonction érectile. Les symptômes du SAOS peuvent être confondus avec ceux d’autres conditions, ce qui peut retarder le diagnostic et le traitement.

Reversibilité des symptômes en cas de traitement du SAOS

Le traitement du SAOS peut avoir un impact positif sur la santé urologique et la fonction érectile chez les hommes. Les options de traitement comprennent la pression positive continue des voies respiratoires (PPC), qui est le traitement le plus couramment prescrit pour le SAOS, ainsi que d’autres options telles que la chirurgie et les dispositifs d’assistance respiratoire.

 

En conclusion, le SAOS peut avoir un impact négatif sur la santé urologique et la fonction érectile chez les hommes. Il est important de considérer le SAOS comme un facteur possible contribuant aux troubles urinaires et à la dysfonction érectile chez les patients atteints de ces affections. Le diagnostic et le traitement précoces du SAOS peuvent avoir un impact positif sur la qualité de vie et la santé globale des patients.

Avant d’accuser la prostate, il faut toujours essayer d’éliminer un SAOS avant de proposer un traitement chirurgical.

 

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