
PSA (Prostatic Specific Antigen) : que faut-il savoir ?
Le « Prostatic Specific Antigen », PSA, est une molécule sécrétée exclusivement par la prostate. Il s’agit d’un marqueur utilisé pour la détection du cancer de la prostate chez l’homme. Mais l’utilisation seule de ce dosage ne permet pas de faire le diagnostic de ce cancer. Il faut aussi savoir que ce marqueur est spécifique de l’activité de la prostate et non du cancer de la prostate.
Présentation
Le PSA, qu’est-ce que c’est ?
Il a été découvert aux USA en 1980 par Richard J. Ablin. C’est une glycoprotéine de la famille des kallicréines produite par les glandes prostatiques, qui est évacuée dans la lumière de ces glandes.
Le PSA se retrouve dans le liquide séminal où il joue un rôle dans la liquéfaction du sperme. Une infime partie, de l’ordre du nanogramme par millilitre passe dans le sang. Le simple dosage du PSA sanguin permet de suivre l’évolution de différentes pathologies de la prostate chez l’homme.
La demi-vie du « Prostatic Specific Antigen » est de deux à environ trois jours. Il s’agit du délai nécessaire à l’élimination de la moitié de la quantité présente dans la circulation sanguine. Pour que ce taux revienne à un état normal après une manipulation prostatique, il faut en moyenne compter trois semaines.
Comment est effectué le dosage du PSA ?
Ce dosage se fait grâce à une prise de sang. Il n’est pas obligatoire d’être à jeun lors du prélèvement. Il doit toujours être effectué dans le même laboratoire car la méthode peut varier d’un laboratoire à un autre.
Taux PSA prostate : quel est le bon taux ?
Un résultat inférieur à 4 ng/ml est considéré comme une valeur normale. Communément on dit qu’un gramme :
- D’adénome entraine une hausse de 0,2 ng/ml ;
- De cancer entraine une augmentation de 3,5 ng/ml.
La vitesse d’augmentation du PSA est aussi à prendre en compte. En effet, elle est considérée comme suspecte s’il augmente de plus de 0,75 ng/ml par an, sur plusieurs dosages successifs.
Néanmoins, ce taux doit être interprété avec précaution puisqu’il varie selon différents facteurs, et pas uniquement en présence d’un cancer. Par exemple, il est naturellement plus élevé avec l’âge et en cas de prostate de grande taille. C’est pourquoi les médecins ne se basent pas seulement sur cet indicateur, et prennent aussi en compte d’autres données :
- L’âge ;
- Le volume prostatique ;
- Le rapport du PSA libre au PSA total ;
- Les résultat du toucher rectal.
En revanche, s’il est supérieur à 4 ng/ml, le risque de cancer existe et d’autres examens doivent être effectués.
Valeur PSA | Interprétation |
Inférieur à 4 ng/ml | Taux normal |
Entre 4 et 10 ng/ml | Dépistage possible de maladie curable |
Entre 10 et 20 ng/ml | Ce taux indique une maladie, qui peut être bénigne, mais le risque de cancer ne peut être écarté |
Supérieur à 20 ng/ml | Une consultation urgente chez un urologue est nécessaire en l’absence d’infection urinaire ou autre cause pouvant expliquer ce résultat élevé |
Comment interpréter un taux de PSA supérieur à la norme ?
Le dosage seul du « Prostatic Specific Antigen » ne permet pas de confirmer ou non le diagnostic d’un cancer de la prostate chez un homme. Plusieurs situations peuvent entraîner une hausse de ce taux dont :
- Un adénome de la prostate ;
- Une augmentation bénigne du volume prostatique ;
- Une infection de la prostate.
De la même manière, le taux du PSA peut être augmenté après :
- Un toucher rectal ;
- Un rapport sexuel ;
- Une échographie endorectale ;
- Une biopsie de la prostate ;
- La pratique intensive du vélo.
On notera également que 10% des hommes ayant un cancer de la prostate ont un taux de PSA normal. Le toucher rectal demeure donc indispensable. La prise de certains médicaments, comme le Duastéride ou le Finastéride (des inhibiteurs de la 5-alpha réductase) abaissent le taux de PSA de moitié après six mois de traitement.
Dans tous les cas, l’avis d’un urologue est nécessaire :
- Lorsque la valeur du PSA est supérieure à quatre nanogrammes par millilitre ;
- Ou si elle présente une augmentation trop rapide.
Une confirmation par biopsie est très souvent nécessaire. Plus le taux de cette molécule est élevé, plus le risque de cancer de la prostate est grand. Une IRM prostatique sera toujours réalisée avant les biopsies afin d’identifier ou non l’existence d’une lésion prostatique suspecte. Si l’IRM ne retrouvait pas de lésion, il n’y a pas lieu de réaliser systématiquement une biopsie et une réévaluation du PSA à 6 mois devra être faite.
Le PSA seul permet-il de détecter un cancer de la prostate ?
Comme nous l’avons précédemment indiqué, une hausse du taux de PSA n’est pas nécessairement liée à la présence de cellules cancéreuses dans la prostate d’un homme. Elle peut être causée par d’autres maladies, ou par certains actes. Ce taux augmente également avec l’âge de l’homme. C’est pourquoi cette mesure n’est pas suffisante pour dépister un cancer de la prostate. Elle doit être associé à d’autres examens, dont le toucher rectal et une biopsie en cas de suspicion de cancer.
Quant au dépistage, en France, la Haute Autorité de Santé ne recommande pas de réaliser une campagne systématique pour le cancer de la prostate. Chaque patient peut cependant demander à son médecin généraliste de procéder à un dépistage individuel en lui indiquant explicitement les avantages et les inconvénients de cet examen.
Le dépistage du cancer de la prostate est une question médicale controversée. L’Association Française d’Urologie propose une stratégie de détection précoce ne s’adressant qu’aux patients ayant une probabilité de survie prolongée et un bon état fonctionnel. Le dépistage précoce des hommes s’étend :
- Entre 50 et 75 ans ;
- Ou dès 45 ans en cas d’antécédents familiaux comme les cancers de la prostate ou du sein.
Consulter également notre article : Taux PSA élevé : est-il le signe d’un cancer de la prostate ?
Pourquoi mesurer le PSA libre ?
Environ 70 % du PSA sérique total circule sous forme liée aux protéines du sang. Le PSA libre (c’est-à-dire non liée aux protéines du sang) représente en moyenne 30% du PSA total. Le pourcentage du PSA libre/ PSA total :
- S’abaisse de façon considérable en cas de cancer de la prostate et de prostatite aigue (<10%) ;
- Augmente en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate (>20%).
Pour améliorer la fiabilité du résultat, la mesure du ratio PSA/PSA libre est très utile. En effet, en présence d’un cancer de la prostate, sa mesure diminue. Le calcul de ce ratio permet d’aider à la décision de réaliser au non des biopsies ciblées en cas de première série de biopsies négatives.
Quels sont les autres marqueurs biologiques pour dépister le cancer de la prostate ?
Outre la mesure du PSA et du rapport PSA/PSA libre, il existe différents tests biologiques. La cinétique du PSA peut être exprimée selon deux valeurs :
- La vélocité du PSA, qui correspond à l’augmentation linéaire dans le temps du PSA ;
- Le temps de doublement du PSA (PSADT), qui correspond au temps pris par le taux sérique de PSA pour doubler. Il est utilisé pour surveiller la progression de la maladie chez les patients après un traitement local par radiothérapie ou chirurgie. Plus le temps de doublement est court et plus le risque d’évolution métastatique de la maladie est élevé.
Quant aux autres marqueurs biologiques, il s’agit :
- Du gène PCA 3, qui est uniquement exprimé par les cellules tumorales prostatique. Pour le détecter, on dose l’ARNm du PCA 3 dans les urines, après un massage prostatique. Le résultat obtenu permet de déterminer un score. Ce score est le rapport entre ARNm du PCA3 et du PSA urinaire. Le PCA 3 aurait une meilleure sensibilité que le PSA seul. Cependant, ce test est coûteux (400 euros) et n’est pas recommandé pour le dépistage du cancer de la prostate. Il présenterait un intérêt chez les patients ayant déjà eu une série de biopsies normales de la prostate.
- De la sarcosine, une molécule qui se trouve dans l’urine et qui a été découverte dans des échantillons de patients atteints d’un cancer de la prostate à des stades différents. Elle n’est cependant pas encore utilisable en pratique et reste au stade de la recherche. Il apparaît cependant que plus la concentration de cette molécule dans l’urine est élevée, plus le stade de la maladie est avancé.
On notera également que des chiens renifleurs ont également été formés pour mettre en évidence dans les échantillons d’urine de patients la présence ou non de cancer de la prostate. Ces résultats ne sont pas utilisables en pratique mais laisse envisager des possibilités pour l’avenir d’un éventuel dépistage urinaire.

Quel taux de PSA après un traitement ?
La mesure du PSA est un élément de surveillance du cancer de la prostate, qui permet de déterminer l’efficacité d’un traitement. En fonction de l’intervention pratiquée pour traiter le cancer, le taux de cette molécule varie, et le suivi de son évolution doit être réalisé régulièrement. Mais de manière générale, il est plus faible à la suite d’un traitement. Si ce n’est pas le cas et s’il continue d’augmenter, il est souvent le signe d’une inefficacité ou d’une récidive.
Type de traitement |
Taux de PSA attendu |
Prostatectomie radicale |
Inférieur à 0,2 ng/ml après la 6ème semaine qui suit la chirurgie |
Radiothérapie externe |
Inférieur à 0,5 ng/ml dans les 2 ans qui suivent la radiothérapie |
Curiethérapie |
Inférieur 0,5 ng/ml dans les quatre années qui suivent le traitement |
Hormonal |
Inférieur à 0,2 ng/ml dans les un à trois mois après l’hormonothérapie |
Suite à un traitement chirurgical par prostatectomie radicale
Il ne doit pas dépasser un taux de 0,2 ng/ml (idéalement il doit être le plus bas possible) à compter de la sixième semaine après la chirurgie. Le suivi biologique se fait tous les six mois pendant 2 ans puis tous les ans jusqu’à la dixième année suivant l’intervention. 75% des récidives biologiques après cette chirurgie ont lieu dans les 5 ans qui suivent l’intervention.
Suite à une radiothérapie externe
Le taux doit être en-dessous de 0,5ng/ml dans les deux années qui suivent le traitement. On parle de récidive biologique après radiothérapie lorsque le PSA augmente de 2 points par rapport au taux le plus bas constaté.
Suite à un traitement par curiethérapie
Le PSA doit être inférieur à 0,5 ng/ml dans les quatre années qui suivent. Le suivi se fait tous les six mois pendant trois ans, puis tous les ans, pendant au moins cinq années.
Suite à un traitement hormonal
Le taux de PSA met entre un et trois mois à redescendre à des valeurs normales. Il devrait être inférieur au nanogramme par millilitre (ng/ml).
Quels traitements adopter ?
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Suite à un traitement chirurgical par prostatectomie radicale,
le PSA ne doit pas dépasser un taux de 0,2 ng/ml (idéalement il doit être le plus bas possible) à compter de la sixième semaine après la chirurgie. Le suivi biologique du PSA se fait tous les six mois pendant 2 ans puis tous les ans jusqu’à la dixième année suivant l’intervention. 75% des récidives biologiques après traitement chirurgical ont lieu dans les 5 ans qui suivent l’intervention.
Suite à une radiothérapie externe
Le taux de PSA doit être inférieur à 0,5ng/ml dans les deux années qui suivent le traitement. On parle de récidive biologique après radiothérapie lorsque le PSA augmente de 2 points par rapport au taux le plus bas constaté.
Suite à un traitement par curiethérapie
le taux de PSA doit être inférieur à 0,5 ng/ml dans les quatre années qui suivent. Le suivi se fait tous les six mois pendant trois ans, puis tous les ans, pendant au moins cinq années.
Suite à un traitement hormonal
Le taux de PSA met entre un et trois mois à redescendre à des valeurs normales. Le taux devrait être inférieur au nanogramme par millilitre (ng/ml).
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